Résumé

Marco est un type ordinaire, plutôt banal : avec ses problèmes de couple, son histoire familiale compliquée, son boulot qui ne lui plaît plus et qu’il lâche sur un coup de tête... Et pourtant Manu Larcenet, en dessinant cette vie, laisse transparaître l’intemporel, les angoisses récurrentes du monde dans lequel nous vivons, et les petites joies du quotidien. Ici c’est l’absolu qui s’imagine avec la mort du père, la perte des repères, l’effondrement de ce qui pouvait sembler certain. Une œuvre dont on ne sort pas indemne.

Trier par : Ancien

T1 Le Combat ordinaire

Abo
(310)

Marco a quitté Vélizy pour la campagne. Il a quitté son psy parce qu'il trouve qu'il va mieux. Il a quitté son boulot de reporter parce qu'il en a marre de photographier "des cadavres exotiques ou des gens en passe de le devenir". À part ça, tout va bien. Il a un frère complice (rigolades et gros pétards) qui l'appelle Georges et réciproquement, à cause de John Malkovich qui disait dans Des souris et des hommes : "J'aurai un petit lapin et je l'appellerai Georges, et je le garderai contre mon coeur." Il a des parents au bord de la mer. Un papa tout ratatiné qui oublie le présent mais se rappelle très bien la couleur de la robe de sa mère le jour de son mariage. Une maman qui s'inquiète pour lui, sa constipation, son avenir et le cancer du poumon qu'il va sûrement choper, comme le fils de Mme Bergerin. Après une virée affectueuse (et éprouvante) chez les parents, il retrouve le silence de sa petite maison dans la verdure, et son chat (baptisé Adolf en raison d'un caractère "affirmé"), qui se fait charcuter par le gros chien d'un sale con de chasseur. À cette occasion, il rencontre Émilie, vétérinaire de son état, et un chouette petit vieux qui ramasse des mûres. Ça lui fait un amour et un ami. Mais voilà que tout se déglingue : Emilie se met à vouloir des choses angoissantes (partager avec lui une maison et un bébé), et le passé dégoûtant du gentil petit vieux émerge brutalement. Marco craque. Et puis, la cruauté et la connerie achevant de détruire son monde, il touche le fond. Ce qui lui permet de remonter. "J'ai encore pas mal de choses à éclaircir si je ne veux pas être réincarné en plaque d'égout", disait-il en évoquant ses rapports délicats avec les femmes. Il évitera la plaque d'égout : il fera juste ce qu'il faut pour retrouver Émilie. "C'est l'histoire d'un photographe fatigué, d'une fille patiente, d'horreurs banales et d'un chat pénible", écrit Larcenet. C'est aussi un scénario parfaitement maîtrisé, drôle — de cette drôlerie complice qui évite l'ironie — et tendre, en totale osmose avec un dessin hypersensible au bonheur et à la détresse. (Sans parler du chat ou d'Emilie, le moindre canapé est craquant.) Le combat ordinaire, histoire légère et bouleversante d'une renaissance, est l'album le plus personnel de Larcenet, et le meilleur — en attendant le suivant.

T2 Le Combat ordinaire

Abo
(243)

Qui sont les quantités négligeables ? Certaines photos de Marco, tentatives dérisoires pour dire le monde... Certains hommes, cassés après des années de travail sur les chantiers... Certaines vies banales qui basculent dans des choix discutables... Manu Larcenet ne juge jamais et soulève des interrogations sur la condition humaine avec une intense pudeur. Comme à la lecture du premier tome, on referme le livre bouleversé, la larme à l'oeil avec cette sensation unique d'avoir rencontrer un être humain, un vrai... Prix du meilleur album Angoulême 2004. Le Combat ordinaire est également le deuxième lauréat du prix du public L'Express, Télé Poche, Canal BD et a été salué par une presse unanime : "Le meilleur roman du moment." Voici "Un livre poignant." Le journal du Dimanche "Un petit bijou d'intelligence." Ouest France "Le courage de vivre et de choisir." Le Monde "Larcenet s'affirme." L'Express "Le style de Larcenet attire la sympathie." Lire "Une des valeurs sûres de la BD française." Elle "Une BD essentielle." La libre Belgique Et ce concert de louange n'est que justice. D'autant que ce deuxième tome est peut-être encore meilleur et plus touchant que le premier. Parfois très triste, souvent bouleversant. Les Quantités négligeables parlent des rapports de l'artiste avec son oeuvre, de la montée de l'extrémisme, du rapport aux autres avec énormément de sensibilité et une intelligence rare. Marco poursuit sa route, monte une expo de ses photos dans une galerie chic à Paris, retourne sur les chantiers navals où travaillait son père pour photographier les ouvriers du chantier et ses anciens amis, s'installe avec la jolie vétérinaire et la magie opère toujours, le livre vous saisit et ne vous quitte pas. Rares sont les lectures dont on ressort meilleur...

T3 Le Combat ordinaire

Abo
(244)

Troisième tome de l'une des plus remarquables oeuvres de la Bande Dessinée contemporaine, Ce qui est précieux voit Marco, confronté au désir de maternité d'Emilie et à la mort de son père. À travers de petites choses, de vielles photos et des événements sans importance, Larcenet poursuit ses questionnements sur l'âme humaine avec une tendresse bouleversante, laissant dans le coeur des lecteurs des traces indélébiles. Un livre rare.

T4 Le Combat ordinaire

Abo
(229)

Le chantier naval ferme, Marco est devenu père, sa mère apprend à vivre seule, un homme meurt dans la campagne, un journaliste craque. À partir de petites choses, de moments rares, de tristesses banales, Manu Larcenet continue de dresser le portrait d'un homme ordinaire, imparfait en lequel chacun d'entre nous reconnaît l'un des siens. "Planter des clous", dernier tome du "Combat ordinaire", clôt magnifiquement l'une des plus belles réussites de la bande dessinée contemporaine.

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