Comment faut-il appeler l’héroïne de cette série écrite par Jean Van Hamme ? Suzan Fitzroy ? Shania Rivkas ? Ou tout simplement Lady S ? Pour la première fois dans sa carrière de scénariste, le créateur de Thorgal, de XIII et de Largo Winch choisit une femme comme personnage principal. Une saga efficace et séduisante qui tourne autour des questions de l’identité et du mensonge, deux thèmes qui constituent une véritable aubaine pour un raconteur d’histoires tel que Jean Van Hamme.
On la connaît sous le nom de Suzan Fitzroy, d’origine néo-zélandaise et fille adoptive d’un diplomate américain. Elle se nomme en réalité Shania Rivkas. Entre nous, appelons-la Lady S... Elle n’a pas toujours été cette jeune femme élégante, devenue la collaboratrice de son père adoptif, habituée à fréquenter les ambassades et les salons des capitales européennes. Dans une autre vie, elle était la fille de juifs estoniens dissidents, abattus par des agents du KGB. Pour survivre, et grâce à l’aide d’un certain Anton, un « voleur indépendant » qui l’initia à la technique du cambriolage, elle s’est d’abord transformée à son tour en une voleuse émérite alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente, dissimulée sous une fausse identité. Avant de rencontrer le couple Fitzroy dans un train et, au culot, de s’inviter dans leur univers. Voilà, dans les grandes lignes, la biographie de l’énigmatique« Lady S ».
Identité, mensonge et chantage
Pour le reste, Suzan-Shania connaît une existence remuante, forcément remuante : quand on est l’héroïne d’un scénariste nommé Jean Van Hamme, il ne faut surtout pas s’attendre à une vie casanière... Car Suzan est soumise au chantage régulier d’un homme dont elle ne sait rien, alors que lui connaît tout de son passé, et qui lui demande de mettre à profit sa connaissance des milieux diplomatiques pour dérober quelques documents de la plus haute importance. Avec Lady S, c’est la première fois que Van Hamme choisit une femme comme personnage principal de l’une de ses séries. Ce qui constitue en soi un petit événement, lui qui était habitué à des héros masculins tels que Thorgal, XIII ou Largo Winch, pour ne citer que les plus connus. Lady S s’inscrit dans la lignée de la bande dessinée franco-belge traditionnelle, comme en atteste le dessin très classique de Philippe Aymond – qui reprendra seul les rênes de Lady S à partir du dixième album.
Comme dans bon nombre de ses créations, Van Hamme met en scène à travers son personnage principal le thème de l’identité. « Je pense que c’est une question ancrée en chacun de nous et qui est fondamentale pour la psychologie de l’individu. Pour un scénariste, c’est un ressort formidable », confiait-il en 2009 à Frédéric Bosser dans un numéro hors-série du magazine dBD qui lui était entièrement consacré. Une interrogation rendue d’autant plus intéressante pour le scénariste que le personnage de Suzan a toujours fondé sa vie sur le mensonge, indispensable à sa survie et à sa protection. Et qui fait d’elle une héroïne loin d’être parfaite, poursuivie par son passé et par ses zones d’ombre. Mais d’autant plus intéressante car, comme l’observe Jean Van Hamme, « un personnage parfait, c’est très ennuyeux ».
T1 Lady S.
Fille adoptive et principale collaboratrice de James Fitzroy, ambassadeur itinérant, envoyé spécial du secrétaire d'État américain en Europe, Suzan est une jeune femme intelligente et multilingue, épanouie et parfaitement heureuse auprès d'un père attentionné.Mais ce bonheur trop parfait cache bien des failles, bien des douleurs et bien des mystères. Rattrapée par son passé, Suzan n'aura désormais d'autre choix que de jouer le rôle le plus dangereux de sa vie, pourtant déjà riche en événements, celui de Lady S, espionne de haut vol dans les milieux diplomatiques.
T2 Lady S.
Son passé la hantera-t-elle à jamais? Lady S se remémore son arrivée inopinée chez les Fitzroy pour leur restituer les bijoux volés il y a quelques années. Pour seul bagage, elle n'avait que ses18 ans et un énorme poids sur la conscience : le suicide d'une femme qu'on avait accusée à tort, qu'on avait accusée à sa place... Shania avait décidé de stopper net cette vie de misérable... Un conte de fée a suivi : Shania, devenue Suzan, travaille à présent avec son père adoptif, un haut diplomate américain. Mais tôt ou tard, les passés trop lourds ressurgissent pour ceux qui souhaiteraient les oublier... Suzan est dans l'obligation de dérober des papiers importants, mis au coffre à l'ambassade de Turquie en Belgique. Son complice est Anton, son vieux copain de galère quand ils étaient enfants. Un mystérieux individu les fait à présent chanter. Qui est-il? Et dans quel but? Compromettre la Turquie pour son entrée dans l'Union Européenne?!Tout en conservant élégance, charme, dynamisme, et sans trahir sa fierté, Lady S contredit, de façon toute moderne, les stéréotypes sur l'espionne froide, fatale, et super entraînée ! Et si Shaniouchka, dans ce deuxième opus, vit une nouvelle naissance presque idyllique celle-là sous le nom de Suzan, il semble bien que c'est pour mieux laisser l'enfer s'ouvrir à ses pieds...
T3 Lady S.
Un passé de plus en plus lourd à porter...C'est l'hiver à Stockholm. Suzan y séjourne avec son père adoptif, ambassadeur itinérant en mission de remplacement de quelques semaines dans la capitale suédoise. Suzan y trouve le temps long ; mise à part la toute prochaine cérémonie des Nobel, les distractions y sont inexistantes et les nuits interminables. Mais très vite, de vieilles connaissances viennent se rappeler à son (mauvais) souvenir. Orion d'abord, représentant d'une mystérieuse agence de lutte contre le terrorisme. Anton Grivenko ensuite, celui-là même qui avait été son compagnon de larcins dans un passé encore brûlant. Orion "impose" aux deux jeunes gens une mission qui consiste à dérober dans la chambre d'un richissime pakistanais des documents qui permettraient de le compromettre. L'opération est menée à bien - non sans mal - et s'avère pour le moins fructueuse : les documents mettent à jour un plan totalement ahurissant d'enlèvement des prix Nobel !...
T4 Lady S.
Les Américains s'étant donné pour mission de protéger le monde libre, ils entendent tout savoir sur tout. Aussi la C.I.A. est-elle colère de ne pas en savoir davantage sur le C.I.R.C.A.T., un centre européen qui tenterait de déjouer les menaces terroristes sur le Vieux Continent. Croyant savoir que Lady S est une recrue occasionnelle du mystérieux centre, la C.I.A. décide de faire enlever son père adoptif, dans l'espoir que la jeune héroïne appelle le C.I.R.C.A.T. à son secours et partant, permette l'identification de certains de ses agents. Et voilà Suzan embringuée contre son gré dans une nouvelle aventure, dans un road movie survitaminé à travers la France...Le puzzle se reconstruit... Dans les premiers tomes de "Lady S", la dernière-née des séries de Jean Van Hamme, l'auteur a pris un malin plaisir à jeter en l'air les pièces d'un puzzle et à les laisser retomber au gré de sa fantaisie. Avec Jeu de dupes, tome 4 de la série, le puzzle commence à se reconstruire. Ainsi, par exemple, en apprend-on un peu plus sur le passé tourmenté de Suzan. Ainsi également la jeune femme met-elle enfin des noms et des visages sur ceux qui la manipulent depuis trop longtemps. Sans doute viendra l'heure où Suzan pourra décider de son présent et de son avenir sans que son passé ne lui revienne à la figure...
T14 Lady S.
À l'heure de la toute puissance d'Internet, des milliers de kilomètres de câbles sous-marins permettent la circulation d'une masse colossale d'informations numériques depuis un continent jusqu'à un autre. Ces réseaux câblés sont aussi utilisés par des grandes puissances pour communiquer en secret ; en effet, les ingénieurs de l'OTAN expérimentent un drone capable de se coller sur ces câbles et d'en aspirer les informations. Il a pour nom de code "Vampiir". Mais au cours du lancement du prototype près des côtes estoniennes, l'appareil échappe au contrôle des opérateurs et disparaît mystérieusement dans la mer Baltique. L'OTAN soupçonne un détournement. Les services secrets russes n'y seraient pas étrangers, mais le drone semble également leur avoir échappé...
T15 Lady S.
En vacances sur l'île de Java avec sa tante frappée d'Alzheimer, Shania Rivkas, alias Lady S, en profite pour rendre visite à Doug Adams, un vieil ami diplomate américain. Hébergée sous son toit, elle découvre avec stupéfaction que Doug s'apprête à vendre des documents confidentiels aux services secrets chinois... Lady S décide de voler ces documents pour empêcher la transaction. Mais elle ignore encore qu'elle va ainsi se jeter dans les griffes du Tigre, un dangereux et mystérieux agent chinois...
Shania est la fille d'un rebelle soviétique assassiné par le Parti. Passée à l'Ouest elle est obligée de voler pour survivre. Pourtant un jour son chemin croise celui d'un riche diplomate américain, James Fitzroy, qui décide de l'adopter. Devenue Susan, sa vie devient stable mais le passé n'est jamais très loin et finit par la rattraper, elle est alors contrainte de changer une nouvelle fois d'identité... En lire plus