Près de Collioure, tout appartient aux de Brignac : les vignes, les maisons, les gens, enfin leur travail. Mattéo et son ami Paulin en savaient quelque chose, ils y bossaient, et dur encore ! Le pressoir nétait pas que dans les chaix. Quant à Juliette, lamour de Mattéo, recueillie par les de Brignac à lâge de trois ans, elle est considérée par eux comme un membre de la famille. Mattéo, qui navait pas envie dêtre charitable pensait quelle faisait juste partie des meubles. En août 1914, quand éclate la guerre, cette saleté de chien daveugle qui nous tirait dans la merde et bouffait nos gosses, le destin de Mattéo bascule. Fils dun anarchiste espagnol, disparu à jamais en mer, Mattéo, parce quil est étranger, échappe à la mobilisation générale. Première contradiction : alors que son ami Paulin et les garçons de son âge partent à la guerre en braillant, le jeune homme, élevé par sa mère au biberon du pacifisme, ressent confusément la honte de rester à larrière, avec les femmes et les vieux. Paradoxe encore, plus insupportable celui-ci, Mattéo côtoie quotidiennement Juliette, quand celle-ci tremble pour Guillaume de Brignac, engagé dans laviation. Absurdité toujours : quand, taraudé par le remords de nêtre pas au front aux côtés de son ami, et meurtri par la belle indifférence de sa Juliette, Mattéo se décide enfin à rejoindre les tranchées, Paulin, lui, est définitivement renvoyé dans ses foyers
Premier août 1914, jour de mobilisation nationale. Nous allons voir comment un jeune immigré espagnol, pacifiste et fils de pêcheur anarchiste, va tenter de mener sa barque au milieu de la folie guerrière qui s’installe en France. Il vit pauvrement à Collioure avec sa mère depuis le décès du père. Tout le monde autour de lui est excité par la victoire qui promet d’être facile et rapide, y compris sa petite amie Juliette. Mattéo, lui ne... En lire plus