Didier Tronchet

Biographie de l'auteur Didier Tronchet

Né à Béthune le 29 septembre 1958, Didier Vasseur, dit Tronchet, se révélera comme un des dessinateurs les plus subversifs de la fin du XXe siècle, détournant les choses de la vie d'un couple de Français moyens pour en tirer de mini-épopées délirantes dans son célèbre "Raymond Calbuth". Ce personnage fut lancé dans le magazine MÉTROPOCHE, petite publication d'informations locales lilloises dont il fut rédacteur en chef de 1983 à 1986, après des études de droit et de journalisme. À force de volonté et de travail, il inventera graduellement une écriture graphique d'une grande efficacité, au style personnel. Calbuth fera une escale dans PILOTE, puis passera chez Glénat en 1987. Tronchet va s'attacher à dynamiter les conceptions classiques de l'humour. Il parodie le héros traditionnel d'aventure dans trois épisodes de "Raoul Fulgurex", dessinés par Dominique Gelli pour Glénat. Il s'essaie aux strips humoristiques avec "La Bite à Urbain" et "Sacré Jésus !", deux volumes chez Delcourt aux titres révélateurs. Les maisons d'éditions les plus iconoclastes s'arrachent ses visions de personnages alternant grotesque accompli et grandes tragédies de la vie en société : "Les Damnés de la terre" (récits semi-réalistes chez Delcourt en 1987), la série des mésaventures loufoques de "Jean-Claude Tergal" (chez Audie depuis 1990), "La France au fond des yeux" dans le magazine L'ÉCHO DES SAVANES, le scénario de "Bienvenue à Welcome Land" pour Al Coutélis (chez Fluide Glacial/Audie en 1998) et celui de "Patacrèpe et Couillalère" pour Gelli chez Delcourt. Désormais assuré d'avoir les rieurs de son côté, il s'abandonne de temps à autre à des oeuvres plus sérieuses, telles que "Le Quartier évanoui" sur scénario d'Anne Sibran (Glénat, 1994) ou le très fleur bleue "Toi et moi" (Delcourt, 1998). Malgré une production devenue torrentielle, il trouve le temps de présenter en 1998 le diptyque "Houppeland" dans la collection "Aire Libre" : un récit épique inclassable où tragédie, humour loufoque, caricature du monde contemporain et fantaisie délirante sont finement dosés pour composer le plus joyeusement sinistre des régimes politiques. Jean-Claude Tergal a été porté à la scène et au cinéma par son auteur ("Le nouveau Jean-Claude", en 2002.

Texte © Dupuis