En trente ans de carrière et autant de BD, l'engagement artistique et les convictions humanistes de Farid Boudjellal ne se sont jamais démenties. Longtemps édité par son frère, le médiatique Mourad, il a livré quelques albums majeurs. Avec La présidente, il se lance dans un délicat exercice de politique fiction où il imagine les conséquences politiques et sociales de l'accession au pouvoir de la présidente du FN. Sa rigueur et sa finesse d'analyse face à un sujet aussi risqué forcent notre admiration.

Récit de politique fiction continuant de retracer la présidence de Marine Le Pen : le remaniement du gouvernement, la nouvelle politique de sécurité, l'augmentation de la stigmatisation des étrangers, les médias d'opposition muselés, la culture reprise en main par le pouvoir, la contrainte de mener une politique d'austérité due à la sortie de l'Euro et au protectionnisme, etc.

Au printemps 2015, voyant monter la vague lepéniste, les auteurs de la trilogie La Présidente avaient imaginé la victoire de Marine Le Pen le 7 mai 2017. Leur récit d'anticipation politique se fondait sur une question simple, mais vertigineuse : que se passerait-il si le FN accédait au pouvoir et appliquait son programme à la lettre ? De façon prémonitoire, le ter tome, paru en novembre 2015, avait annoncé le Brexit et la victoire de Trump, deux événements auxquels personne ne s'attendait. Au moment où paraît ce volume de science-fiction civique, Marine Le Pen n'a jamais été aussi proche de l'emporter. L'impensable est possible. Ce troisième et dernier volet de La Présidente raconte un monde où les géants du Web s'allient avec les gouvernements autoritaires de Donald Trump, Vladimir Poutine et Marine Le Pen, pour surveiller et punir. Comment leur résister ?