Résumé

“ La Guerre fait de la pâtée des héros et des justiciers.” Le soldat Firmin et son Capitaine arpentent une ligne d’horizon sans fin. Tandis que le Capitaine, sentencieux et sûr de lui, soliloque sur l’Ennemi à pourfendre, Firmin ironise sur leur situation de soldats en errance : séparés de leur régiment, ils cherchent à retrouver le front. Mais le chemin n’est pas tracé, et la bataille semble se jouer toujours un peu plus loin… Faute de fracas et de combats, nos soldats traversent une nature silencieuse ; pourtant, si la Guerre semble se dérober, ses stigmates sont tout aussi assourdissants… Un vieillard qui sombre dans la folie, une mère près d’un bûcher, une auberge pillée : les notes se font dissonantes et viennent ébranler la foi et la raison de nos deux compères. Firmin, tantôt candide, tantôt piquant, et le Capitaine, que son amour de la Patrie aveugle souvent, déambulent d’une rencontre à l’autre, comme menés par un invisible joueur de flûte et leur voyage devient initiation. Nourri par Beckett et Buzatti, Clément Paurd nous parle ici de patriotisme, d’aveuglement et d’absurdité. Sans jamais quitter ses deux personnages ni changer de cadrage — à la façon d’une pièce de théâtre — il s’appuie sur un vocabulaire formel limpide et concentré, qui donne toute sa force à son récit. Il traite ces thématiques intemporelles avec délicatesse et intelligence, nous offrant ainsi un livre d’une grande finesse et d’une lucidité implacable.

Trier par : Ancien

La Traversée

(1)

“ La Guerre fait de la pâtée des héros et des justiciers.” Le soldat Firmin et son Capitaine arpentent une ligne d’horizon sans fin. Tandis que le Capitaine, sentencieux et sûr de lui, soliloque sur l’Ennemi à pourfendre, Firmin ironise sur leur situation de soldats en errance : séparés de leur régiment, ils cherchent à retrouver le front. Mais le chemin n’est pas tracé, et la bataille semble se jouer toujours un peu plus loin… Faute de fracas et de combats, nos soldats traversent une nature silencieuse ; pourtant, si la Guerre semble se dérober, ses stigmates sont tout aussi assourdissants… Un vieillard qui sombre dans la folie, une mère près d’un bûcher, une auberge pillée : les notes se font dissonantes et viennent ébranler la foi et la raison de nos deux compères. Firmin, tantôt candide, tantôt piquant, et le Capitaine, que son amour de la Patrie aveugle souvent, déambulent d’une rencontre à l’autre, comme menés par un invisible joueur de flûte et leur voyage devient initiation. Nourri par Beckett et Buzatti, Clément Paurd nous parle ici de patriotisme, d’aveuglement et d’absurdité. Sans jamais quitter ses deux personnages ni changer de cadrage — à la façon d’une pièce de théâtre — il s’appuie sur un vocabulaire formel limpide et concentré, qui donne toute sa force à son récit. Il traite ces thématiques intemporelles avec délicatesse et intelligence, nous offrant ainsi un livre d’une grande finesse et d’une lucidité implacable.

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