Robert Kirkman est né le 30 novembre 1978 dans le Kentucky. C’est à l’université de Cynthiana que le scénariste fait la connaissance de Tony Moore, qui deviendra plus tard l’un de ses dessinateurs phares (Voir The Walking Dead Art Book). C’est d’ailleurs avec lui qu’il éditera son premier comics intitulé Battle Pope, une parodie de super-héros au succès confidentiel.
C’est en intégrant les Éditions Image Comics que Robert Kirkman va connaître son premier succès littéraire avec Invincible dont les dessins avaient été confiés à Cory Walker. Mais ce n’est qu’en 2003 que Robert Kirkman et Tony Moore vont vraiment percer grâce à leur série Walking Dead. Un succès d’autant plus surprenant que l’éditeur Image Comics n’y croyait pas une seconde.  

Robert Kirkman at the 2017 San Diego Comic-Con International in San Diego, California. photo : Gage Skidmore

Rick est tombé dans le coma après s’être fait tirer dessus lors d’une altercation qui a mal tourné. Lorsque le shérif se réveille enfin, il découvre que l’hôpital est rempli de morts-vivants. D’abord largué dans ce nouveau monde plus qu’hostile, ses qualités de shérif vont vite lui permettre de devenir un véritable leader.
Rick, c’est un peu le chat noir de Walking Dead. Toujours au mauvais moment au mauvais endroit, notre héros n’a pas son pareil pour se trouver au milieu de tous les conflits. Même s’il n’est pas le personnage préféré de nombreux lecteurs, Rick a le mérite de personnifier à lui seul l’homme moderne. En effet, le shérif est un héros humain à la fois paternaliste, protecteur, aimant, mais aussi fier, combatif et tenace. S’il fait parfois des erreurs de jugement ou dans ses prises de décisions (qui ont été parfois lourdes de conséquences) il a su garder tout au long du comics les valeurs morales auxquelles il tenait.

Si dans Walking Dead, les femmes sont toutes des personnages forts, Michonne est de loin la plus badass. Il suffit de voir la première planche où elle apparaît pour s’en rendre compte. Depuis, l’ancienne avocate est l’une des proches de Rick au point de devenir son bras droit et sa confidente. Toujours accompagnée de son fidèle katana, sabre et symbole de la caste des samouraïs, Michonne est à l’origine de la survie (mais aussi de la mort) de nombreux personnages.
Pourtant, dans les derniers tomes, la belle montre un autre visage à mille lieux de la combattante que nous connaissions jusque-là. Michonne peut donc être considérée comme l’alter-ego féminin de Rick.

Glenn est l’une des premières personnes que Rick a rencontré après s’être réveillé. Personnage jovial et débrouillard, il est vite devenu le « chouchou » des lecteurs. Plus, les albums passaient et plus Glenn devenait sympathique, il trouve l’amour, se marie… C’est un peu l’espoir de l’humanité face au chaos qu’est devenu le monde.
Un statut de porteur d’espoir qui a permis à Robert Kirkman d’offrir à ses lecteurs l’une des scènes les plus traumatisantes de l’histoire des comics. 

Andrea est l’une des premières survivantes de la série. D’abord en couple avec Dave, un homme beaucoup plus âgé qu’elle, elle va rester longtemps célibataire après la mort de ce dernier. Après s’être entraînée au maniement des armes, elle va devenir une véritable desperado et tireuse d'élite aussi froide que redoutable. Pourtant, cette patine va craquer au fil des tomes et lentement une romance va naître entre Andrea et Rick. Pour le meilleur et pour le pire...Hélas

Les Morts-vivants, présents dans tous les tomes, dangereux, horribles, menaçants ne sont cependant pas au cœur de la série. Car la méchanceté, la cruauté leurs sont étrangères.
Ils veulent manger, bouffer, au fond c’est humain ! 
Une faim qui tenaille leurs cerveaux et non leurs tripes, souvent déjà en lambeaux… La seule façon de s’en débarrasser, on n’ose dire de les renvoyer ad-patres  est d’ailleurs de les frapper à la tête. D’un tir ajusté comme Andrea, d’une balle bien placée, à bout portant, comme Carl ou Rick, en y enfonçant un couteau ou à coup de batte à la mode Negan ou encore en les décollant à la façon de Michonne.
Cette faim, la mort (mord?) horrible qu’ils infligent aux survivants, sont bien sûr un danger permanent. Mais leur raison d’être scénaristique est de perpétuer l’état d’apocalypse.qui confronte Rick et les siens à toutes les formes du Mal : Cruauté pure, Chasseurs cannibales, Gouverneur barbare, Sauveurs tyranniques, Chuchoteurs manipulateurs de rôdeurs…

Si vous n’avez jamais eu d’impression de malaise en lisant un comics, c’est probablement parce que vous n’avez jamais ouvert le dix-septième tome de Walking Dead. Ici l’antagoniste le plus charismatique (et le plus résistant) de la série va se livrer à un acte de barbarie aussi soudain que déconcertant pour les lecteurs. En effet, Robert Kirkman n’hésite pas ici à se débarrasser de l’un de ses personnages fétiches de manière abominable. La légende sombre et sanglante de Negan était née !

Pour la première fois depuis le début de Walking Dead, Robert Kirkman effectue une coupure narrative et nous plonge plusieurs années après la guerre à un tournant de la série. Grâce à cette ellipse temporelle, l’auteur fait évoluer ses personnages de façon radicale. Une manière astucieuse de relancer l’intrigue sans devoir utiliser de grosses ficelles. Dorénavant nos héros sont divisés en deux colonies, l’une est dirigée par Rick et l’autre par Maggie. De plus, cet album voit l’arrivée de nouveaux antagonistes, « Les Chuchoteurs ».

 Désormais indissociable de Robert Kirkman et surtout de la série Walking Dead, Charlie Adlard s’est pourtant fait connaître en participant à la revue 2000 AD. À l’époque, le dessinateur, déjà prometteur, collabore à des titres prestigieux comme Batman, Green Arrow ou encore X-Files. Mais, c’est bel et bien sa patte sur Walking Dead, alliant des graphismes très réalistes à des scènes d’une violence parfois à la limite du soutenable, qui vont faire sa réputation.  

 Le scénario imaginé par Robert Kirkman fait, bien évidemment, la part belle à l’horreur, mais sa force tient dans le fait que l’auteur a su y mettre bien d’autres sentiments.
Les survivants doivent braver les morts-vivants et les psychopathes en tous genres et pourtant, la vie continue. Nombre d’entre eux ont même fini par s’aimer.
Voici donc une liste non exhaustive des couples de Walking Dead :
Tout commence par Rick et sa femme Lori, déjà mariés avant l’apocalypse, ils forment un couple uni malgré le fait que cette dernière a visiblement fauté avec le meilleur ami de Rick pendant que le shérif était dans le coma.
Viennent ensuite Dale et Andrea, sans nul doute la relation la plus ambiguë de la série. En effet, Andrea est beaucoup plus jeune que son compagnon et l’amour qu’elle lui porte ressemble fortement à un complexe d'oedipe. Longtemps après la mort de Dale, Andrea vivra une romance passionnée avec Rick.
Cependant, comme dans la vie, les histoires d’amour finissent souvent mal dans Walking Dead à l’instar de celle entre Carol et Tyreese. En effet, Carol va sombrer dans la folie en découvrant que son amant la trompe avec Michonne. Celle par qui le scandale arrive va quant à elle vivre une courte, mais intense, romance avec Ézéchiel. Enfin, Robert Kirkman nous gratifie de plusieurs couples homosexuels dont l’un est composé de Jésus (provocation ?) et Aaron.
Et que dire de la belle histoire entre Carl et Lydia la chuchoteuse affranchie ?
Comme quoi même la survie ne vaut d’être vécue sans amour. 

Avec ce trente-deuxième album, Robert Kirkman termine sa série en apothéose. Jusqu’aux dernières planches l’auteur nous scotche littéralement par un récit prenant et plein de twists. Une dernière occasion de mettre en opposition les idéaux de Pamela, la Gouverneuse et ceux de Rick et à travers eux, ceux du capitalisme et du libéralisme. Un petit conseil cependant, préparez vos mouchoirs.

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le Negan ! Ce spin-off revient en effet sur le personnage le plus intéressant de la série Walking Dead. Un antagoniste comme jamais un scénariste n’en avait inventé. Un monstre pour certains et un personnage emblématique pour d’autres. Dans cet album, Negan apparaît plus humain que jamais avec toutes les contradictions que cela implique. Un album à posséder absolument ! 
Walking Dead est devenue en quelques années l’un des comics les plus marquants de son époque. À la fois horrifique et satyrique, cette série est à lire absolument. Robert Kirkman a réussi l’impossible, résumer l’humanité dans ce qu’elle a de plus noire et de meilleure sans pour autant être prétentieux ou pompeux.
Une série immanquable, aujourd'hui terminée. L'essayer c'est la binger !