Une porte se ferme et elle sait. Tel un réflexe de Pavlov, à chaque porte qui claque, Missy sait qu'une fois de plus, elle va se prendre une désillusion en pleine figure. Et pourtant, elle continue d'y croire. Croire en l'amour véritable, celui qui va au-delà d'une curiosité mal placée.
Le scénario de Benoît Rivière suit le parcours d'une strip-teaseuse ronde, clou d'un spectacle de cabaret, et d'un admirateur inconnu, timide, qui ne trouve jamais le bon moment pour tenter sa chance. Sera-t-il celui qu'elle attend ? 
Que ce soit le boss de Missy, qui a fait d'elle sa "chose" commerciale, ou ses partenaires offensantes ("ma grosse"), tout va intensifier les fêlures que notre sensuelle héroïne va développer au fil des pages. Le choix de ne représenter aucun visage aux personnages est judicieux, et c'est clairement l'une des bonnes idées de ce récit. Tout un chacun peut ainsi s'identifier à Missy, le message ne se limitant pas à la rondeur seule.
En effet, un autre niveau de lecture permet de mettre en avant les ravages provoqués chez ceux qui, par leur différence, sont en marge de la société.
 Les dessins de Hallain Paluku (avec Svart aux couleurs) subliment les formes, et ces courbes harmonieuses sont d'ailleurs bienvenues, puisqu'elles arrondissent les angles de la souffrance psychologique vécue par la fragile Missy.

Missy - Hallain Paluku, Benoît Rivière et Svart - La Boîte à Bulles
Tout public - 80 pages

Nana est mariée à Ryo, et comme souvent dans ce genre d’histoire au début tout se passait bien. Mais petit à petit son mari l’a brimée et elle a été victime de violences conjugales, tout en sauvant les apparences de telle sorte que personne ne se doute de son enfer quotidien.
Ne supportant plus la situation elle finit par le tuer, et cacher son corps dans le grand congélateur de la remise. A la fois choquée et délivrée, elle va fêter le début de sa nouvelle vie. Mais elle va vite déchanter en voyant son mari revenir du travail…
Elle a un gros moment de panique, a-t-elle bien tué son mari ? A-t-elle rêvé ? Elle va vérifier, son mari est bien dans le congélateur… Alors qui est celui qu’elle voit maintenant tous les jours ? Elle va être encore plus perturbée par le comportement de son « mari ». Et nous aussi d’ailleurs.

Mon mari dort dans le congélateur - Hyaku Takara et Misaki Yazuki - Akata
Tout Public - 192 pages

Le début du scénario s’appuie sur un personnage historique Alexander von Humboldt, un naturaliste et explorateur allemand. Les 11 premières planches décrivent la rencontre entre cet explorateur et le marsupilami.
J’ai apprécié la manière dont Flix tourne en dérision les différentes situations. Le reste de l’album de 65 planches se déroule à Berlin et montre les interactions entre une jeune fille, un marsupilami très bondissant et le reste de la ville. Quel plaisir de découvrir toutes ces situations ubuesques !
Ne connaissant pas la ville de Berlin, ce fut aussi l’occasion de faire du tourisme. Au final, j’ai passé un agréable moment. Bien évidemment, si tu es un puriste du dessin de Franquin, il te faudra un temps d’adaptation pour t’habituer à ce nouveau visage du marsupilami mais cela en vaut vraiment la peine. Houba ! Houba !

Le Marsupilami de Flix -  Flix - Dupuis
Tout public 71 pages

Le petit Edouard Roux regarde le corps du dernier roi de la montagne, un gigantesque ours brun, souillé par les humains cruels et moqueurs. Il ne le sait pas encore, mais l’histoire de sa famille s’est toujours liée à celle des ours, et elle le sera encore - du temps des chamans jusqu'à son retour de la Grande Guerre, pauvre gueule cassée, géant abîmé qui ne trouvera la paix que dans ses montagnes.
Paris, 1924. Jeanne Sauvage fait des visages et des statues. Tandis que ses amis du groupe de sculpteurs animaliers de Montmartre plaignent la décadence de l’art et le succès de Duchamp, elle vit pour son art et ignore le monde. Jusqu’au moment où un invalide de guerre lui demande son aide…
 L’art de Jean-Marc Rochette (Transperceneige, mais aussi Ailefroide, Altitude 3954 et Le loup, albums qu’on peut considérer comme les deux premiers tomes d’une trilogie des Vercors qui finit en beauté avec ce tome) est âpre et forte, lumineuse et froide.
Une lecture douloureuse, mais qu'on ne peut pas abandonner en route.

La Dernière Reine - Jean-Marc Rochette - Casterman
Tout Public - 242 pages

Tout commence avec un groupe d'étudiants qui sont sur une île. Ils vont y rester une semaine, il n'y a pas de réseau, il y a eu des meurtres macabres il y a six mois. Ils seront logés dans une maison en forme de décagone, à 10 côtés, ça change et c'est assez impressionnant.
Tous nous sont présentés au fur et à mesure, des universitaires d'un même club : Le laboratoire du polar. Nous sommes ainsi en présence de gens qui aiment les histoires policières, en résoudre, réfléchir. Ils sont de différents cursus, les âges varient aussi, les caractères et la façon d'être encore plus. Si leurs noms vous ont semblé bizarres et familiers, c'est que ce sont des pseudonymes de maîtres occidentaux du roman policier qu'ils admirent, et chacun a choisit soigneusement le sien.
Il y a bien sûr des rebondissements de taille, des questionnements intéressants, une menace qui plane, des évènements qui se dévoilent comme quelque chose qui s'est passé lors d'une sortie de leur club.
Il y a également de l'humour, des confrontations, des divergences d'opinion. Par exemple, ils peuvent dire ne pas être dans un roman policier. Le fameux doute qui s'installe. N'oublions pas qu'ils sont entièrement livrés à eux-mêmes sur cette île. Cela fait pas mal ambiance Dix petit nègres d'Agatha Christie.
Un régal à lire. 

Meurtres dans le décagone - Hiro Kiyohara et Yukito Ayatsuji - Pika
Tout Public - 195 pages

On fait la connaissance de Nellie qui se rend en mer avec son père et ils font une découverte qui les met en joie. Le père de Nellie se montre d’ailleurs un peu trop enthousiaste et insouciant … au point d’emmener sa fille voguer avec une mer agitée.
Ce jour-là, Nellie va faire une rencontre qui va la bouleverser. Les dessins subliment l’aventure de Nellie et nous emportent dans un voyage des plus divertissants, où il est question du Hollandais volant, du bateau pirate, d’un capitaine et de son épouse à qui il a légué le bateau. Marie « La Tempête » a alors écumé les mers avec son équipe jusqu’à leur mystérieuse disparition … et à la découverte de Nellie et de son père.
J’ai été surprise d’apprécier autant ma lecture. On ne voit pas les pages défiler et on est intrigué par tous les mystères qui entourent l’aventure de Nellie. La fin est très satisfaisante et nous apporte les réponses souhaitées.

Ma vague - David Boriau et Anne-Sophie Doucet (Soann) - Jungle
Tout Public - 73 pages

Saint Seiya Time Odyssey suscite une forte attente quand, comme moi, on est fan des chevaliers protecteurs d'Athéna. Premier constat lorsqu'on découvre l'album : les dessins, la mise en page, les couleurs... Tout est somptueux. Le travail de Jérôme Alquié  pour respecter l'esthétique et l'ambiance unique du célèbre dessin animé est remarquable ! 
Concernant l'histoire écrite par le duo Jérome Alquié / Arnaud Dollen, celle-ci se focalise sur le chevalier du Phénix, Ikki. Une nouvelle bataille débute pour les chevaliers d'Athéna lorsque les émissaires du dieu Chronos viennent questionner la déesse quant à l'endroit où ils peuvent trouver Phénix. Leur objectif consiste à détruire Ikki destiné à devenir la réincarnation d’Hades.
 En affrontant les Moires dans le monde des rêves et de la destinée, Ikki va apprendre que celles-ci ont influencé sa vie jusqu'à présent en lui infligeant beaucoup de souffrances. Des zones d'ombres du manga et de l'animé sont ainsi éclaircies. Les combats sont dantesques, magnifiquement mis en scène, sans oublier le lyrisme qui souffle sur l'ensemble. Et on retrouve l'aspect à la fois épique et mythologique si cher à Saint Seiya. Je n'ai qu'une hâte : découvrir la suite de la bataille qui se profile entre Athéna et un dieu Chronos plein de fureur.

Saint Seiya - Time Odyssey - Jérôme Alquie et Arnaud Dollen d'après l'oeuvre de Masami Kurumada - Kana
Tout Public - 66 pages

 Ainsi on retrouve Aya, étudiante en faculté de droit après ses déboires en médecine, accompagnée de Didier, le magistrat amoureux d’elle. Bintou est devenue une star du petit écran pour le meilleur et pour le pire. Adjoua s’occupe de son fils tandis que son frère Albert se cache après avoir avoué son homosexualité. Enfin, Innocent, arrivé à Paris tente lui de se trouver une place malgré son statut de sans papier.
Marguerite Abouet poursuit cette série polyphonique dans laquelle les personnages secondaires, hauts en couleurs, ont acquis une véritable légitimité auprès d’Aya, elle-même parfois prisonnière de son bon sens et de sa probité.
Les expressions locales, agrémentées de proverbes, illuminent les dialogues comme dans les épisodes précédents tandis que les dessins un peu moins flottants de Clément Oubrerie permettent, encore une fois, de visiter une Afrique colorée, lumineuse et vivante. Le contraste avec la grisaille parisienne est d’ailleurs frappant.

Aya de Yopougon T7 - Clément Oubrerie & Marguerite Abouet - Gallimard BD
Tout Public - 134 pages

Ro est une jeune peintre en mal d'inspiration. Après des années de galères passées à travailler comme "barista" pour finance son art, sa carrière a brusquement et inopinément décollé.
Pour stimuler son inspiration elle choisit de s'installer dans une lugubre maison réputée hantée, que même l'agent immobilier hésitait à lui laisser habiter, c'est tout dire. Mais Ro se fie a ses intuitions et se lance corps et âme dans l'élaboration de nouvelles toiles. Malheureusement rien ne lui vient. Alors qu'elle commence à douter de l'avenir, une voix se fait entendre. Celle du mystérieux et encore invisible locataire de la maison.
Comme le sont souvent les artistes, notre Ro n'est pas hermétique à l'ésotérisme et elle tisse des liens de plus en plus fort avec ce fantôme qui semble être tombé amoureux d'elle. En plus, cette étrange relation semble stimuler ses sens créatifs et elle recommence à peindre avec une certaine frénésie. Bien entendu, cette histoire ne pourrait pas se résumer à ce simple conte de fées, la créature qui hante la maison va développer des comportements possessifs qui finiront par indisposer notre jeune héroïne et leur relation va déraper pour prendre un tout autre visage...
Celui que Ro aime dans les ténèbres est aussi celui qui y chuchote, une évidente allusion au maître de l'épouvante H.P. Lovecraft dont ont identifie largement l'influence dans ce terrifiant album. Skottie Young et Jorge Corona lui rendent ainsi un très bel hommage avec ce one-shot aux ambiances sombres très soignées et aux graphismes "léchés".
Un ouvrage à savourer tard le soir alors que l'orage gronde au loin...

Celui que tu aimes dans les ténèbres - Skottie Young & Jorge Corona - Urban Comics
12 ans et +.  122 pages

Cette rencontre épistolaire se transforme peu à peu en un album de bande dessinée où chaque lettre est mise en image avec beaucoup de sincérité et de délicatesse. Avec l’accord de son correspondant, Valentine Cuny-Le Callet tisse le récit de cette conversation, partageant ses réflexions quant à la façon de la représenter avec justesse.
Pour en faciliter notre lecture, elle utilise plusieurs polices et divers styles graphiques en noir et blanc, comme le dessin au crayon gras et la gravure sur bois ou linoléum. Elle découpe son long récit en plusieurs chapitres qui sont autant d’étapes dans sa relation avec le condamné et le récit de leurs aventures respectives. Finalement, on découvre un travail scénaristique et graphique d’une grande qualité.
Ce témoignage contre la peine de mort réussit à révéler l’humanité du condamné face à une administration sans âme, décidée à gommer l’identité de l’homme bien avant son exécution.

Perpendiculaire au soleil - Valentine Cuny-Le Callet - Delcourt Encrages
Tout Public - 437 pages

Missy est la star du club de strip-tease. Tous viennent juste pour la voir ; les autres filles n'ont pas la bonne corpulence :) et ne font rien d'autre que chauffer l'atmosphère et garder les clients excités et les verres pleins jusqu'à la fin de la nuit, lorsque la diva ventrue arrive, fait son numéro, puis choisit un homme et le ramène chez elle.
Et pourtant… Chaque matin est le même : l'homme part, sans se retourner, son fantasme satisfait, et elle se réveille au son de la porte qui claque.
Pourquoi les clowns pleurent-ils ? Pourquoi les filles de la nuit sont-elles tristes ? Et comment se terminera cette tragicomédie ? Missy est un roman graphique surprenant, pas seulement en raison de son graphisme minimaliste mais très expressif et de ses détails subtils et atmosphériques, et pas seulement en raison de sa fin choquante et interprétable.
Pour moi, ça vaut cinq étoiles.

Missy - Hallain Paluku, Benoît Rivière et Svart - La Boîte à Bulles
Tout public - 80 pages

Jean-Marc Rochette nous offre 4 histoires entremêlées dans cet album. D’abord il évoque l’histoire des ours des montagnes d’Europe, de la préhistoire à nos jours, ensuite il imagine l’histoire d’un homme des montagnes, gueule cassé de la première guerre mondiale. Puis, il fait la biographie d’une Jeanne Sauvage, sculptrice animalière de talent qui redonne un visage aux soldats défigurés. Et enfin, il raconte le Vercors, ses pics, ses vallées, sa faune et sa flore.
Après les récents Ailefroide, altitude 3954, qui revient sur sa jeunesse d’apprenti alpiniste et Le loup qui raconte la lutte entre un berger et un loup, l’auteur du mythique Transperceneige nous livre un récit humaniste et écologiste palpitant.
Son dessin réaliste brossé, associé à une gamme de couleurs froides, met en valeur cette très belle histoire d’amour.

La Dernière Reine - Jean-Marc Rochette - Casterman
Tout Public - 242 pages

Parfois, une couverture nous appelle avec l’impression que quelque chose de particulier se passera à l’ouverture du livre sans vraiment savoir quoi… Un ressenti vérifié dès la première page où Valentine Cuny-Le Callet donne le ton avec la tisseuse orbe avant de nous entraîner dans une expérience inédite… presque interdite !
 D’une correspondance vers l’inconnue, se tisse une amitié forte, rythmée par des questionnements, des échanges artistiques, quelques visites mais surtout réglementée par le régime carcéral. Même si le nom de Renaldo McGirth n’est pas crédité, il est co-auteur de ce témoignage en bulles, un travail d’écriture semé d’embûches ouvrant la porte à de multiples réflexions mettant en doutes certaines de mes propres convictions.

Perpendiculaire au soleil - Valentine Cuny-Le Callet - Delcourt Encrages
Tout Public - 437 pages

Ro n'a plus d'inspiration et le propriétaire de sa galerie lui met la pression pour obtenir les nombreux tableaux promis mais jamais livrés. Elle quitte donc New York pour la campagne, où un manoir très gothique et très hanté est censé l'aider à raviver sa passion pour l'art.
Évidemment, le manoir cache un très sombre secret. Ro le découvrira-t-elle... et survivra-t-elle pour le raconter ?
La tension est magistralement construite et il y a beaucoup de moments troublants, effrayants et carrément terrifiants. Mais le point fort de ce livre est de loin le graphisme  Lisez les premières pages et faites-vous votre propre opinion.

Celui que tu aimes dans les ténèbres - Skottie Young & Jorge Corona - Urban Comics
12 ans et +.  122 pages

Jérôme Alquié avait su déjà nous séduire en faisant renaître Albator dans Mémoires d’Arcadia. Aujourd’hui  au dessin il récidive aux côtés d’Arnaud Dollen, pour le scénario, pour faire renaître de leurs cendres Saint Seiya ou autrement dit les Chevaliers du Zodiaque.
Le dessin est remis au goût du jour et fort beau, Athena est bien sûr toujours là aussi. Les combats sont stylés, dynamiques, avec des noms d’attaque. Ce n’est ni trop facile ni trop difficile. Les ennemis de cette histoire sont très intéressants et le destin semble se jouer d’eux, enfin cela concerne surtout Ikki le chevalier phénix, solitaire, avec un passif compliqué. Au même titre qu’Albator, les chevaliers du Zodiaque ont marqué toute une époque.
Nouveau pari ambitieux sur cette BD en 5 tomes, cela a été un plaisir à lire. On sent la passion et respect.

Les Chevaliers du Zodiaque. - Jérôme Alquie et Arnaud Dollen d'après l'oeuvre de Masami Kurumada - Kana
Tout Public - 66 pages

Au fil des lettres, ils décident de documenter leur improbable amitié dans un roman graphique. Un roman-collage géant (436 pages!) qui construit, à partir des lettres et des dessins de Renaldo et des investigations online et offline de Valentine, le portrait d’un système judiciaire qui semble destiné à réduire les gens à des numéros.
On découvre, à travers les yeux de Valentine et les souvenirs de Renaldo, les détails d’une Amérique loin des légendes hollywoodiennes - le racisme et le combat antiraciste, les marginaux, les règles du système pénitentiaire américain et ceux qui en profitent…
Ce qui m'a le plus surpris, c'est non seulement l'habileté avec laquelle la débutante maintient l'intérêt du lecteur page après page, mais aussi la cohérence du discours, malgré les techniques et les styles très variés utilisés (fusain, encre, crayon, linogravure, stylo, photographie).
, un argument contre la peine de mort qui soulève des questions surprenantes et nous laisse trouver nos propres réponses.

Perpendiculaire au soleil - Valentine Cuny-Le Callet - Delcourt Encrages
Tout Public - 437 pages

Nous sommes projetés directement au cœur de l'été, alors qu'un festival va avoir lieu, avec une jeune femme, nous savons plus tard qu'elle s'appelle Nana. Elle célèbre sa liberté retrouvée. Elle reste choquée d'avoir dû en arriver là mais ne voyait plus d'autre solution. Elle vient de tuer son mari.
Nana a mal partout. Alors qu'elle accepte ce qu'elle vient de faire, se pose des questions, réfléchit et savoure de se retrouver elle-même, voilà que débarque son mari. Elle est bien sûr sous le choc et se demande comment c'est possible, si elle a fantasmé, si elle a tué quelqu'un d'autre, si elle doit le tuer à nouveau, voire si elle perd la tête.
Sous un beau trait, fin et délicat, qui dégage une certaine force nous mêlons des instants de vie, des passés, des choix, de la tension, de la psychologie et un élément que nous ne nous expliquons pas du tout pour le moment.
Destiné à un public assez mûr et averti, la violence physique et psychologique pouvant être dures. 

Mon mari dort dans le congélateur - Hyaku Takara et Misaki Yazuki - AkataTout Public - 192 pages

Ro n'a plus d'inspiration et le propriétaire de sa galerie lui met la pression pour obtenir les nombreux tableaux promis mais jamais livrés. Elle quitte donc New York pour la campagne, où un manoir très gothique et très hanté est censé l'aider à raviver sa passion pour l'art.
Évidemment, le manoir cache un très sombre secret. Ro le découvrira-t-elle... et survivra-t-elle pour le raconter ? Celui que tu aimes dans les ténèbres est une histoire d'amour très sombre écrite par Skottie Young (I Hate Fairyland) et dessinée par Jorge Corona (Les incroyables aventures de l'enfant plume) - les deux ont déjà travaillé ensemble sur un autre excellent comic, Middlewest. 
Le point fort de ce livre est de loin le graphisme - j'aime le style de Corona, et Beaulieu semble avoir une étrange capacité à toujours trouver la bonne ambiance pour l'histoire qu'il met en couleur.
Lisez les premières pages et faites-vous votre propre opinion. 

Celui que tu aimes dans les ténèbres - Skottie Young & Jorge Corona - Urban Comics
12 ans et +.  122 pages

Le club des amateurs du roman policier a une tradition étrange : ses membres sont surnommés d'après des auteurs de romans policiers célèbres du passé.
En outre, il ne s'agit pas de n'importe quel club de lecture - ils organisent des sorties de pêche (dont l'une s'est soldée par le chavirement du bateau et la noyade d'une jeune fille), des sorties en camping, ainsi qu'un séjour d'une semaine sur une île inhabitée où un massacre a eu lieu il y a six mois.
Meurtres dans le décagone est basé sur un roman policier japonais écrit en 1987 ; il emprunte la prémisse et la structure des Dix Petits Nègres/Ils étaient dix d'Agatha Christie et c'est effectivement un livre très bien ficelé.
Si vous aimez les romans policiers, c'est un livre à lire absolument.

Meurtres dans le décagone - Hiro Kiyohara et Yukito Ayatsuji - Pika
Tout Public - 195 pages