Undertaker, le croque-mort qui ruinerait votre enterrement !

Undertaker, le croque-mort qui ruinerait votre enterrement !

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Undertaker - Scénario : Xavier Dorison. Illustrations : Ralph Meyer. Couleurs : Caroline Delabie. Editeur: Dargaud

Présenté par Esta

"Efforçons-nous de vivre de telle sorte que, quand nous ne serons plus, le croque-mort lui-même pleure à notre enterrement", nous conseillait vivement Mark Twain, écrivain américain du 19ème siècle et contemporain de la plus hirsute des barbes de western. Avec Undertaker, aucune chance ! Un croque-mort, tout le monde le voit, personne ne le regarde, personne ne s’en approche. Et Jonas Crow, “flingueur et misanthrope dès qu’il en a l’occasion”, le leur rend bien. Accompagné de Jed, son vautour de compagnie, Undertaker ne fuit pas le boulot; ce sont les ennuis qui lui courent après. Sous les funestes auspices d’une belle gouvernante anglaise un peu rigide, d’une domestique chinoise ex-tenancière honorable, d’un chirurgien de l’armée aux méthodes dites créatives ou du dernier guerrier apache.
Mais la vraie fuite est celle de lui-même et de son passé, peut-être aussi douteux que son costume. Il faut dire qu’il a une liturgie bien à lui, l’Undertaker. Et que ses sermons pas toujours baume-au-cœur y vont droit aussi sûrement qu’une balle de Smith & Wesson.
Pour la première fois en bande dessinée, un croque-mort est le personnage principal, nous assènent les auteurs Xavier Dorison et Ralph Meyer. Quand l’iconographie d’un (anti-) héros de western se targue d’un regard décalé sur les codes du genre.
Undertaker - Scénario : Xavier Dorison. Illustrations : Ralph Meyer. Couleurs : Caroline Delabie. Editeur: Dargaud
Undertaker

“On peut commettre crime et pas être criminel”

Undertaker
La série Undertaker est construite sur la base d’épisodes indépendants organisés en diptyques et aux cliffhangers insoutenables. Les deux premiers diptyques mettent en place une trinité pas très catholique, vite attachante mais aux défauts évidents. Et affichant parfois une logique humaine à se gratter le scalp de perplexité. 
Undertaker

 Un fossoyeur qui redonne vie aux morts

Undertaker
Ou ainsi se vante-t-il. Il s’appelle Jonas Crow, tel l’image du corbeau associée aux pompes funèbres. Il s'avérera plus tard que cela n’est qu’un nom d’emprunt, car après tout, “être mort peut avoir pas mal d'avantages”. Undertaker est cela dit un vrai croque-mort, aux talents de soins des corps et de fossoyage indéniables, et aux oratoires plus discutables. Il fume, boit, jure, possède la plus mauvaise foi du Far West, et met toujours les pieds dans le plat surtout quand ça nourrit Jed et que ça provoque les salauds. Profondément désabusé, il a eu le temps de voir la vraie nature des hommes pendant la guerre de Sécession. Misanthrope (presque) entièrement avéré, il avoue aimer contempler la mort et être réconforté par elle; “la saloperie humaine, ça finit toujours par disparaître”. Lui, le grand sommeil et l’enterrement de son passé, il ne demande que ça. Souvent au bord du gouffre, il a un côté cynique assumé mais se surprend à révéler humanité et cœur trop tendre. Ça le sauvera ou ça le perdra.

T1: Le mangeur d'or
Undertaker doit enterrer le propriétaire d’une mine ayant ingéré tout son or sous l’étroite surveillance de deux femmes pas faciles et les tirs nourris de mineurs lésés.

T1. LE MANGEUR D’OR
Undertaker

 Une gouvernante anglaise très à cheval

Undertaker
Miss Rose Prairie est gouvernante chez un propriétaire de mine retors. Aussi sèche qu’un coup de trique et plus bornée qu’un âne, mais intègre jusqu’à la moelle, avouera ce dernier. C’est pourquoi il lui confie une ultime mission, celle de veiller à ce que ses dernières volontés soient respectées. Ses dernières humiliations en fait.
La very British gouvernante se réfugie volontiers derrière des concepts tels que la religion, la dignité ou la loi pour afficher une façade sans reproche. Mais pas sans peur, tant cette mission fera voler en éclats ses sentiments de lâcheté et de souillure. Les grands principes protecteurs des maîtres font souvent figure de chaîne et de fouet pour les esclaves. Un autre monstre lui fera prendre conscience qu’elle était de cette catégorie de femmes qui font croire aux hommes qu’elles peuvent les rendre meilleurs. Une révélation libératrice qui ne plaira pas à tout le monde.
Sa meilleure réplique : “Cusco m’a tout pris parce que je lui ai tout cédé.

T2: La Danse des Vautours:  La situation se complique lorsque les identités de l’otage et de l’indigène chargé de l’exécution deviennent claires. Suite et fin du 1er diptyque..

T2. La Danse des Vautours
Undertaker

Une domestique chinoise très cash

Lin est quelqu’un qui parle peu mais souvent à propos. En tout cas, elle asticote toujours là où ça fait mal. Domestique dans la même maison que Rose, trop fine gâchette pour une simple immigrante, elle finira par révéler qu’elle a tenu un saloon pendant dix ans et que “jamais problème”. Acolyte de Crow et Rose, au (très) franc parler, elle pose les limites et coupe court aux inepties tout en guidant ses compagnons dans de sacrés traquenards.
Malgré un sens des affaires extrêmement poussé, son esclavage consenti à elle repose sur ses rapports de lutte et de soumission avec les despotes, tyran local ou Empereur de Chine, et sur une notion d’honneur singulière lui venant d’un travail de deuils non abouti.
Sa meilleure réplique : “Avant devenir criminelle, moi vouloir être sûre que toi valoir le coup”

Jed le vautour, un Milou à plume, côté sombre.

Jed le vautour est devenu le premier être vivant à trouver grâce aux yeux d’Undertaker. Ils aiment la mort autant l’un que l’autre. Jonas Crow (Corbeau) et Jed se parlent et se comprennent, veillent l’un sur l’autre, aiment les mêmes personnes et s’engueulent comme un vieux couple.
Jed sauve Rose et Undertaker d’une mort certaine et n’hésite pas à jouer à l’entremetteur.
Animal totem, projection de sa conscience, esprit protecteur, Jed est tout cela à la fois, car selon un dicton populaire: "Mieux vaut un vautour dans la main que deux qui volent."  
Test : Saurez-vous retrouver les cases avec Jed ? Une aventure à suivre sur cet univers...

“Mon corbillard, mes règles !”

"Le métier de croque-mort n’a aucun avenir. Les clients ne sont pas fidèles" (Léo-Paul Fargue). 
Le corbillard est le seul objet de valeur dans ce sombre business, la seule chose à laquelle Undertaker tient vraiment.
Lieu des derniers soins aux morts, du dernier “rafistolage”, Crow rêve pourtant de l’échanger contre un salon funéraire en pleine ville. Il n’empêche qu’il se sort de mauvaises passes grâce à ses chevaux, qui obéissent aux moindres de ses sifflements. Quant au corbillard, les règles de Crow sont strictes: 
  • Tu montes dans mon corbillard, tu y restes !
  • Personne touche à mes macchabées, personne !
  • Personne d’autre que moi ne tient les rênes du corbillard !
  • Jed a reçu une faveur. Un seul mot et il débarque. 
Jusqu’au jour où ...

Et ainsi, Jed fut baptisé !

Undertaker jed
 
Undertaker jed

 Les monstres et les saints

T3-  L’Ogre de Sutter Camp : Undertaker  Xavier Dorison
Il n’y a que deux sortes d’êtres agissant sur terre. Les monstres et les saints. Les autres ne font qu’exister.” “Quand les gens vous prennent pour un monstre, il ne vous reste qu’une chose à faire : dépasser leurs attentes”. Major de Yale avec la plus haute distinction universitaire en chirurgie, médecine, et chimie, Jeronimus Quint se décrit comme pas très diplomate, violent et un peu taquin. Mais pas fou. Chirurgien pendant la guerre de Sécession et bien conscient de l'inutilité de celle-ci sauf pour la science médicale, il a pour ambition de réussir la première greffe mondiale. Pour ce faire, il n’hésite pas à exercer une médecine illégalement “créative”. Et il emmerde Hippocrate et son serment.

Ses meilleures répliques : “Pour être honnête, si vous vouliez me gratifier de quelques cris, je ne serais pas contre”.“La mère a le pouvoir de donner la vie, le soldat de donner la mort. Le médecin est le seul à pouvoir donner les deux”.

T3-  L’Ogre de Sutter Camp : Undertaker part à la poursuite de l’Ogre de Sutter Camp, un chirurgien militaire qui pousse sa passion pour les découvertes médicales un peu trop loin. Il se trouve que l’Ogre a un lien direct avec l’avis de recherche lancé contre Undertaker sous un autre nom.

T3. L’OGRE DE SUTTER CAMP
T3-  L’Ogre de Sutter Camp : Undertaker  Xavier Dorison

“Quand un chien a la rage, il faut l’abattre”

Lin a cette remarque très juste:  “Criminel se nourrit avec argent. Monstre se nourrit avec larmes”.
Que dire alors de Jonas Crow ? On apprend dès le tome 1 qu’il est un ancien sharpshooter (régiment de tireur d’élite de l’Union) et surtout l’homme le plus haï et le plus recherché du pays. L’avis de recherche lancé contre lui est établi au nom d’un certain Lance Strikland, le vrai patronyme de Crow, auquel est ajouté un surnom glaçant, le Boucher de Skullhill.  On comprend mieux pourquoi il se faisait passer pour mort.
Alors quel est le rapport avec Quint ? Sans Quint, “l’Ogre de Sutter Camp” qui s’essayait à des pratiques médicales illégales sur les soldats et les prisonniers, Strikland aurait crevé pendant la guerre. Placé devant le dilemme d’arrêter la boucherie ou sauver sa propre vie, il s’était défilé. Les auteurs passent sous silence - pour l’instant et avec délectation paraît-il - les événements liant Sutter Camp au Boucher de Skullhill.
En tout cas, une certitude, un rappel jouissif de Quint à Undertaker : “Tu te souviendras que ça n’est pas pour eux que tu m’as épargné. Mais pour toi.” 

“ Le risque quand on chasse un monstre, c’est de devenir comme lui”

L’OMBRE D’HIPPOCRATE Undertaker Xavier Dorison
Quint a un premier abord bonhomme et sympathique. C’est un colosse, un Bud Spencer affable contrastant avec ses actes monstrueux.
Fin observateur des particularités physiques et morales de ses opposants,  c’est surtout un manipulateur né. Dans sa course poursuite avec Rose en otage consentant, son pari amusé et arrogant se résume à ceci : faut-il miser sur la haine d’Undertaker ou sa charité ?
Quint déplace très intelligemment le débat du plan moral sur celui de l’utilité : “Le peuple tout comme les puissants se fichent pas mal du bien et du mal. Mais ils distinguent très bien l’utile de l’inutile. Et je serai toujours plus utile que toi”. Quand une chasse au monstre accumule plus de macchabées que de vies sauvées, le risque est grand de devenir comme lui. 

T4- L'Ombre d'Hippocrate.  Lorsque Rose choisit de suivre l’Ogre pour sa propre survie, Jonas s’effondre alors que son passé le rattrape. 
T4. L’OMBRE D’HIPPOCRATE
L’OMBRE D’HIPPOCRATE Undertaker Xavier Dorison

Jed Vs Barks le marabout de Jeronomius Quint

 

 La Bible selon St Jonas 

Iconoclaste et ironique, Jonas Crow invente des passages de la Bible pour faire passer ses propres vérités comme indiscutables.Liturgie des versets les plus savoureux :    
  • Dieu dit: “Même pour tout l’or du monde, tu n’enverras pas tes gosses crever comme des cons en creusant des trous à rats” - Saint Paul aux Californiens.
  • Et Dieu dit, Ceux qui sont assez cons pour aller s’enfoncer en enfer méritent d’y rester. A perpète. Lettre de Jonas aux Californiens.
  • "N’épargne pas aujourd’hui celui qui voudra encore te buter demain". Évangile du bon sens selon Jonas
  • "Tu sais ce que Dieu fit au 8ème jour ? Comme toi.  il ferma sa gueule"
  • "Tu sais quoi Dieu fait le 9ème jour : lui devenir sage et obéir à la femme. Évangile selon Lin
  • "Dieu a dit :”Pas un poil d’un macchabée de l’Undertaker tu toucheras, ou tes couilles tu perdras”.

Des excuses... Mais à qui ?

 

 Et les esprits apaches créèrent la femme

Apache Undertaker Xavier Dorison
Le troisième diptyque est une vraie cassure narrative. Lin et Rose ont finalement vaincu leurs démons. Mais pas Undertaker. Il croise la route d’un vieil ami d’enfance qui doit ramener le corps de son presque beau-fils pour obtenir la main de la riche héritière d’une compagnie de diligences. Celles-ci passent par le territoire d’Apaches rebelles qui avaient kidnappé l’héritier, devenu par la suite l’Indien blanc. Undertaker va se retrouver brutalement confronté à une toute autre vision de la vie, de la mort .. et de la femme. Pour les Apaches, l’esprit Usen créa la femme avant l’homme.
Crow ne s’attendait pas à une autre vérité : “Le plus dur, ça n’est pas de voir un vieil homme souffrir, mais de voir le monde tourner sans toi”. Jonas va s'interroger sur sa vocation de croque-mort, sur la définition du statut de victime, sur la notion de liberté et de bonheur, sur l'égalité des sexes et sur le concept même de virilité. Surtout, il sera mis dans une position de choisir son camp et de se montrer à la hauteur. En tant que blanc et en tant qu’homme.  
T5. L'Indien Blanc
Apache Undertaker Xavier Dorison

Quand Jed est plus qu'un volatile...

Jed Undertaker G'An apaches esprit
 
Jed Undertaker G'An apaches esprit

Salvaje, ou l’art de la réconciliation impossible ? 

Undertaker T6 Xavier Dorison
Sid, l’ami d’enfance d’Undertaker et le complice des premières bévues, se révèle bien plus dangereux et manipulateur que dans ses souvenirs. Il a empoisonné son beau-fils pour s’assurer une place dans la couche de la riche héritière, prêt à sacrifier pour cela toute une tribu .. et le petit-fils de sa future femme.
Jonas Crow est mis devant un choix cornélien. Choisira-t-il son camp ? Réussira-t-il l’impossible, trouver une solution qui satisfasse toutes les parties concernées ? Parviendra-t-il à sauver qui que ce soit, lui en premier ?
T6. Salvaje
Undertaker T6 Xavier Dorison

Jed et Rose...Toute une histoire

Undertaker
 
Undertaker

Undertaker, un western néoclassique qui n’a pas peur des femmes     

Undertaker L'Ombre d'Hippocrate  Xavier Dorison Caroline Delabie Ralph Meyer
La romance attendue entre Rose et Jonas n’aura pas lieu, au delà d'un baiser.
Véritable tangente par rapport aux codes du genre, la personnalité de Rose va se révéler forte. Tellement que Rose s’estime dangereuse pour son compagnon de route.
Quant à Salvaje, mère célibataire qui forme son fils à la dure, son avis est sans appel : “Tu es un drôle d’homme, Jonas Crow. Ni mort, ni vraiment vivant. Tu n’aimes pas vraiment tes amis, tu ne détestes pas vraiment tes ennemis. Tu n’es nulle part”.
T4. L'Ombre d'Hippocrate
Undertaker L'Ombre d'Hippocrate  Xavier Dorison Caroline Delabie Ralph Meyer

 Une série qui n’est pas prête d’être enterrée !

Undertaker
Le succès d’Undertaker fut immédiat, la série figurant à présent dans le Panthéon des grands. La série s’inscrit dans la lignée des westerns classiques .. revisités. Il faut dire qu’elle a quelques cordes à son arc !
Pour la 1ère fois dans un western, l’homme providentiel est un croque-mort, doté qui plus est d’une personnalité peu banale. Plus caustique que Gunfighter, son jumeau physique par exemple, mais moins droit dans ses bottes. L’identité d’Undertaker est “graphiquement très forte et esthétiquement très belle”, et apporte un regard décalé sur les codes du genre.
La mort ne vient jamais seule !” Avec la mort arrive un cortège de problèmes, et Undertaker va devoir les aborder. L’exploitation des mines et des mineurs, la richesse grotesque et la loi, les progrès scientifiques et l’absurdité des guerres, les colonisations et le déclin des populations autochtones.. “Traverser les grandes icônes de l’ouest, mais avec les yeux d’un Undertaker.”            


Undertaker
Undertaker

Selon Xavier Dorison, le scénariste, le western est une tragédie grecque

Xavier Dorison
Xavier Dorison semble avoir un sens de la géographie certes étrange, mais celui du théâtre se tient, réflexion faite après forcément un moment de surprise. Il soutient mordicus que les éléments constituants du western et de la tragédie grecque suivent quelque part une trame analogue, et c’est précisément cela qui rend les deux genres compliqués: on retrouve un lieu, souvent isolé qui peut être une mine, une ville (métaphore d’une société), une réserve, tel une scène de théâtre; on y ajoute une situation humaine, des conflits de personnages, personnels de préférence; on finit par des codes préétablis, une iconographie de saloon, de prison ou de grande rue.
Le western, tout comme la tragédie grecque, parle de justice - bafouée, nécessairement - à rétablir. Qui dit western classique dit théâtre de justice; qui parle théâtre de société pense théâtre grec. Euréka, le lien est fait !

Les coups de cœur de Xavier Dorison en matière de western ? 
  • 3 h 10 pour Yuma (film de Delmer Dave, 1957)
  • Rio Bravo (film de Howard Hawkes, 1959)
  • L’homme qui tua Liberty Valance (film de John Ford, 1962)
  • Le dernier des géants (film de Don Siegel, 1976)
  • L’étrange incident (film de William A. Wellman, 1943)
  • Bouncer (série BD d’Alejandro Jodorowsky) 
Photo : Xavier Dorison au Festival européen de la bande dessinée Strasbulles 2009. Auteur : Ji-Elle
Xavier Dorison
Xavier Dorison

Ralph Meyer a un faible (graphique) pour Blueberry

Ralph Meyer
Le mot culte est lâché, la belle gueule de Jonas Crow aurait un petit quelque chose de LA star du Western en BD, de Jean Giraud et Jean-Michel Charlier.
Ralph Meyer ne pouvait lui rendre de plus bel hommage qu’en réalisant un travail exceptionnel. Les paysages sont grandioses et tous les personnages ont une personnalité graphique d’une superbe intensité.
Dans l’excellent entretien avec Julie Cadilhac sur lagrandeparade.fr, dont la lecture est vivement recommandée, Ralph Meyer nous en livre un peu plus : “Les planches sont réalisées de manière traditionnelle à l’encre de Chine sur du papier. L’encrage se fait essentiellement au pinceau avec un peu de plume. Concernant les spécificités graphiques, je m’inscris dans une tradition, celle de l’école dite franco-belge, initiée par Jijé, poursuivie par Giraud, Boucq, Rossi ou plus récemment Matthieu Bonhomme. Le décalage se faisant, je crois, plutôt sur une mise en scène qui est plus contemporaine.
Il est à noter que Ralph Meyer est l’un des 14 artistes contribuant à l’album Go West Young Man, (sortie en novembre 2021 chez Grand Angle.)

Photo : Thesupermat. Ralph Meyer en dédicaces, mars 2012

Ralph Meyer
Ralph Meyer

2 autres séries et 2 albums de Ralph Meyer

 Quand la coloriste, Caroline Delabie, est créditée sur la couverture

Caroline Delabie
Enfin, un coloriste est mis en avant. Et en plus, c’est UNE coloriste. Un choix avant-gardiste, que tous les fans de BD ne peuvent qu’approuver, sans réserve aucune. Un grand bravo à l’éditeur, Dargaud, pour cette politique pleine de bon sens et de reconnaissance artistique ! Dans un entretien à Numerama, Caroline Delabie revendique un travail des couleurs suffisamment subtil pour renforcer le message du détournement des codes de western sans que le lecteur ne s’en rende compte.
Notre avis : les couleurs dans Undertaker sont simplement époustouflantes, d’une beauté à toute épreuve, chaudes et froides, lumineuses ou sombres, mais toujours parfaitement idoines. Dans un bel entretien sur la chaîne Youtube de Un Amour de BD, Caroline Delabie raconte avec passion sa façon de travailler avec Ralph Meyer, qui projette souvent les couleurs sur ses dessins. Avec lui, elle a également planché sur les séries Asgard et Ian. 
Caroline Delabie

Jed, sans laisser de plumes.

  • Jed se fait dire les règles : T1, p5
  • Tu seras Jed : T1, p20
  • Jed et Rose, toute une histoire : T2, p47
  • Un affrontement de 2 charognards : T4, pp42-43
  • Des excuses à un mort : T5, p27
  • Quand Jed est G'An, un esprit de la montagne pour les Apaches Chiricahua T5, p35